Fortress - Le renouveau du FPS
Non, non, rien à voir avec le
film de Stuart Gordon. Fortress, c'est tout simplement le nouveau bébé du
studio indé Booba Games, qui n'a d'ailleurs pas hésité à déclarer au passage
« nous avons réinventé les codes du FPS ». Ah oui, carrément. Le
moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ne manquent pas de culot. Voyons de quoi
il en retourne.
Autant vous prévenir tout de
suite : Fortress est un jeu exclusivement multijoueur. Il n'y a pas
l'ombre d'une campagne solo et l'on ne pourra que remercier les développeurs de
ce choix aussi intransigeant que définitif car il n'est pas certain que
l'expérience ait été la même avec des bots idiots. Nous sommes donc en présence
d'un FPS somme toute assez classique à ceci près qu'un certain nombre
d'éléments en provenance du RTS ont été implantés dans le gameplay. Non,
inutile d'esquisser un regard perplexe : la formule fonctionne
parfaitement bien.
Pour lancer une partie, rien
de plus simple : vous pouvez rejoindre l'un des serveurs déjà existant ou
créer le vôtre en sélectionnant l'une des quatre cartes disponibles (oui, c'est
peu) et trifouiller dans les paramètres de jeu pour personnaliser l'ensemble.
Vous pouvez tout modifier, ou presque : le nombre de joueurs (64 au grand
maximum), le temps ou la limite de respawn, le type d'armes que l'on peut
récupérer, les bâtiments que l'on peut fabriquer, les recherches qui sont
autorisées... C'est très complet et ce n'est pas sans rappeler un dénommé Halo.
Soulignons également la grande clarté des menus qui, en plus, ont le mérite
d'avoir un certain cachet avec leur style rouillé genre « le monde cent
ans après une guerre nucléaire ».
A Kiss to Build a Dream on
Justement, ça tombe
bien : l'univers de Fortress est ancré dans un futur post-apocalyptique où
l'homme n'est plus qu'un immonde égoïste qui tente désespérément de survivre en
fracassant le crâne de son voisin. Difficile de ne pas y voir l'ombre deFallout, d'autant plus que le design de certaines armures semble furieusement inspiré
de son homologue mythique. Trois factions se disputent maintenant le contrôle
d'une Terre brûlée par le feu nucléaire : les Humains, plutôt polyvalents
dans leur approche, les Mutants, gavés aux hormones et privilégiant la force
brute, et enfin les Bannis, des fanatiques religieux doués de pouvoirs
psychiques. Chaque groupe se joue différemment et tous ne disposent pas des
mêmes bâtiments, ni des mêmes objets, et encore moins des mêmes recherches.
Fortress est malheureusement assez déséquilibré pour l'instant : il suffit
de bien maîtriser son Banni pour exploser n'importe qui sans trop de
difficultés. Les développeurs ont promis de remédier à tout cela dans une
prochaine grosse mise à jour. J'imagine qu'on peut leur faire confiance
là-dessus.
Quelles que soient les
différences de nos petits amis, une partie commence toujours exactement de la
même manière : on se retrouve à poil sur une grande carte, sans arme et
sans armure. Aux joueurs de bâtir leur... forteresse ! Comme le nom du jeu
l'indique de manière si judicieuse, les joueurs devront s'allier tous ensemble
pour construire une sorte de camp imprenable où ils essaieront de défendre
corps et âme leur quartier général : s'il vient à être détruit, la partie
est terminée. Pour ce faire, il est possible de fabriquer tout un tas dedéfenses et de bâtiments pour tenter de prendre l'avantage sur son adversaire.
Il est donc particulièrement vital, en début de partie, de se dépêcher de faire
une armurerie pour pouvoir se confectionner des armes et des armures, mais
aussi une tente médicale pour se soigner et un laboratoire pour faire
quelques recherches technologiques. Vous aurez évidemment compris que le jeu en
équipe est ici vital pour progresser : si un petit plaisantin fait
n'importe quoi, c'est tout le groupe qui s'en trouve menacé. Là encore, les
développeurs de Booba Games ont pensé à tout et un système de bannissement par
vote permet rapidement d'écarter les indésirables. On ne les remerciera jamais
assez pour cette riche idée.
Il est possible de construire
sa base partout sur la carte ; on repère néanmoins quelques endroitsstratégiques au bout de deux ou trois parties pour nous guider dans notre choix
définitif. Ici un vieux tunnel désaffecté, là une usine abandonnée, ou encore une
grosse colline rocailleuse surplombant une petite vallée. L'environnement ne
sera pas votre seul choix déterminant puisqu'il faut aussi collecter... desressources. Une fois les quelques bâtiments de base construits, c'est en effet
un véritable rush qui s'amorce entre les équipes. Il existe trois types de
ressources : la ferraille, que l'on peut récupérer un peu partout et qui
vous servira principalement à construire vos bâtiments, les pièces détachées,
un peu plus rares et qui vous servent à confectionner des armes, des armures ou
à faire de la recherche, et enfin les plantes pour tout le côté médicaments et
boosters survitaminés. Cette course aux ressources donne généralement lieu aux
tout premiers affrontements qui, souvent, s'avèrent subtilement sauvages :
défoncer la tronche de son voisin à grands coups de barre de fer ou de clef à
molette n'a pas de prix. A défaut d'être vraiment prenants, les combats au
corps à corps sont en tout cas efficaces : un clic pour attaquer, un autre
pour parer. Et c'est tout. Les armes à feu demeurent classiques ;
nombreuses (comptez-en une trentaine différentes, et une dizaine pour le corps
à corps), il y en a pour tous les goûts.
« Mais pour qui travaille le numéro 2 ? »
Les rôles s'organisent au fur
et à mesure que l'on avance dans le jeu : les uns fabriquent les armes, les
autres confectionnent les trousses de soin, un tel va faire de la
reconnaissance, un autre surveille les environs... Pour un peu, on s'y croirait
presque, d'autant que la durée des parties excède facilement une heure :
comptez environ une heure et demi pour chaque session. Ce ne sera évidemment
pas du goût de tout le monde, prévoyez donc une plage horaire suffisamment
large lorsque vous vous y adonnerez.
Les recherches débloquent non
seulement de nouveaux équipements mais elles donnent aussi accès à des bonusintéressants suivant la race que vous incarnez. Ainsi, les Humains se
transforment bientôt en maîtres de la prouesse technologique et ont accès aux
armes les plus perfectionnées. Ça fait toujours plaisir de se balader avec un
minigun dans les bras et de se retrouver engoncé dans une super-armure de la
tête aux pieds. Les Mutants sont un peu les grosbill de Fortress : ils
endurent méchamment les coups (contrairement aux Humains et aux Bannis qui
claquent en quelques balles) et disposent des armes les plus puissantes du jeu.
Quant aux Bannis, ils peuvent développer toute une palette de
« sortilèges » assez impressionnants qu'ils peuvent combiner pour
maximiser les effets : une fois qu'on a comprit le système et qu'on se
fait suffisamment de skill au fil des heures de jeu, n'importe quel joueur
devient un dieu vivant. Quant aux autres, ils n'ont plus que leurs yeux pour
pleurer devant tant d'injustice.
La suite arrive è__é